Mon nom est Daniele Deriu,
j’ai 46 ans. J’habite à Cagliari (Italie), la ville où je suis né.
Ce que je fais pour payer les impôts n'a rien à voir avec la photographie, mais
il fut un temps où j’enseignais « les règles de la perception visuelle » et «
l’étude de l'iconographie ».
Peut-être que je vais faire un peu de prosopopée sur moi-même, mais... je suis celui qui « cherche » et « observe », pas nécessairement dans cet ordre. J’ai toujours photographié d'une manière ou d'une autre, même sans appareil photographique. « Avec mes yeux, mon cœur et mon esprit » (citation de HCB). J’essaie de figer des moments de l'existence... ensuite je les appelle à mon esprit avec un petit acte de nostalgie.
J’ai de la chance : la réponse est dans la question. Je l'aime parce que c’est une façon de m’exprimer d'une façon détournée.
Je suis un existentialiste et mes thèmes sont l'existence, le subconscient et le symbolisme. En cela, j’oscille comme un pendule fou entre la lumière et l'obscurité... mes photos sont souvent sombres, inquiétantes alors que d'autres fois elles sont « légères » non sans candeur et sensualité. Ce sont les travaux que je poste sur SP :)
Peut-être quelque chose, peut-être rien. J’aime à penser que, une fois « accrochée sur un mur », l'image vit une vie qui lui est propre, cela dépend de qui la regarde, avec ses expériences et sa sensibilité.
J’adore le concept philosophique qui décrit la sensualité comme une créature
qui vit dans un instant.
Cette sensualité vit dans le moment présent, elle saisit l'essence (de
l'existence) sans planification ou sans se projeter dans l'avenir. Dans le
moment présent, vous pouvez capturer une attitude, un parfum, un mouvement
derrière vous, le bruissement d'une robe ... je trouve cette pensée très proche
du véritable concept de la photographie qui est aussi de capturer des moments.
Cela peut sembler paradoxal, mais... les images qui m’inspirent sont souvent conceptuellement très loin de mes photos.
Je préfère la « capture » à la « composition », mais il est souvent difficile
d'établir une démarcation précise entre les deux.
La personne que je photographie est à la fois « muse » et «instrument », le
sentiment d’empathie avec le modèle est donc important.
Un Pentax K3 (et quelques objectifs).
Aujourd'hui, la photographie numérique. Je poursuis laborieusement une forme de « pictorialisme » qui combine le réel et l'idéal : c’est ainsi que je crée mes portraits ou mes silhouettes (toujours des femmes).
C’est difficile de répondre. Mes images reflètent souvent mes humeurs, et je les ai toujours considérées comme des étapes « émotionnelles » dans un itinéraire. Évidemment, ce chemin n’est pas linéaire.
Internet est un excellent vecteur d'information et d'émotions. Parfois, il m’aide à « véhiculer » les miennes, la plupart du temps j’utilise Internet dans la direction opposée.
Il est difficile d'imaginer un site thématique meilleur que SP... non seulement pour la qualité des images et des artistes qu'il propose, mais parce qu’il « transforme » tout dans un beau livre, l'un des meilleurs « objets » que j’aime dans l'absolu.
En avril, je vais participer à "Artexpo New York" avec trois de mes travaux (l'un d'eux, publiés dans « Sensual Photography #2 » mais, en règle générale, je ne fais jamais de programmes à long terme. Cela ne me convient pas.
Je tiens à remercier Nicole Fily et François Rommens pour le travail fantastique qu'ils font tous les jours avec leur « créature », SP... et merci aussi pour leur patience durant cette interview.